
La recette du Kofmehl, lieu culturel emblématique de Soleure

La salle de concert Kulturfabrik Kofmehl de Soleure est prisée par des groupes suisses et étrangers, y compris de grande renommée. Nous avons tenté d’en comprendre les raisons.
Depuis vingt ans, le Kofmehl est installé dans un bâtiment distinctif de la ville de Soleure, le Rostwürfel. Avant cela, il occupait une ancienne halle industrielle. Des groupes comme Die Ärzte, Sunrise Avenue, Wir sind Helden, Shaggy ou Patent Ochsner s’y sont déjà produits. Le Kofmehl connaît un réel succès malgré qu’il soit situé dans une ville de province.
>> Ecouter le reportage de SRF (en allemand):
«Nous avons accueilli 8000 groupes et 32’000 artistes, comptabilisé 2 millions d’entrées et organisé 5000 événements!», se réjouit l’association Kulturbafrik Kofmehl à l’occasion de son anniversaire. Mais le parcours n’a pas été sans embûches, entre pandémie de Covid-19 et décès d’un spectateur lors d’un concert. Comment le Kofmehl a-t-il surmonté ces épreuves?
Le cœur de la Kulturfabrik, ce sont environ 250 bénévoles, expliquent les responsables. Seules onze personnes sont employées à plein temps. En plus des concerts, le lieu propose des soirées disco, des lectures, des projections de films, des retransmissions de matchs de football ou des débats politiques.
La grande salle peut accueillir 900 personnes, tandis que le bar-salle plus petit en compte 200. À titre de comparaison, le Kaufleuten à Zurich offre 1100 places debout, le Bierhübeli à Berne 800.
Tests Covid en lieu et place de concerts
L’histoire du Kofmehl ne commence toutefois pas dans le Rostwürfel. Ce lieu a été choisi un peu par hasard. La construction de la rocade ouest de Soleure a entraîné la démolition de la halle d’origine. En un an, les fonds nécessaires à la construction d’un nouveau Kofmehl ont été réunis, grâce à la ville, au canton et à la population. «Ce nouveau lieu est né d’une idée autour d’une bière et est devenu une institution», raconte aujourd’hui le directeur Pipo Kofmehl (53 ans).
«Concevoir, construire et gérer ce lieu a été un défi», souligne Pipo Kofmehl. Le fait que le directeur porte le même nom que la salle est une coïncidence. Mais même dans ce nouveau bâtiment, les temps ont été difficiles. La pandémie a eu des répercussions importantes, relate Stefan Wigger, responsable de la programmation: «Le début de la crise a été brutal. Du jour au lendemain, tout a fermé.»
Le canton a alors contacté le Kofmehl pour lui proposer d’ouvrir un centre de dépistage Covid. «Nous avons accepté spontanément, ce qui a permis de maintenir l’emploi des salariés», explique le directeur.
Saut de scène mortel
Un autre moment difficile remonte à plus de dix ans: un spectateur est tombé lors d’un saut de scène et est décédé des suites de ses blessures. À l’époque, procureurs et policiers se sont réunis au Kofmehl. «J’ai cru que c’était la fin», se souvient Pipo Kofmehl. Mais l’aventure a continué.
Le Kofmehl a envisagé d’interdire les sauts de scène, mais a finalement renoncé, considérant qu’il s’agissait d’un cas isolé.
Le programme s’est considérablement élargi ces dernières années, note Stefan Wigger. On peut désormais participer à des soirées disco pour les plus de 60 ans ou assister à des concerts de yodle. «Il y a vingt ans, on n’aurait jamais imaginé que la génération des plus de 60 ans veuille danser un dimanche après-midi.»
Parfois, le Kofmehl se transforme en véritable salon. «Quand Patent Ochsner a donné huit concerts en onze jours, les coulisses sont devenues un salon, pas seulement pour le groupe, mais aussi pour l’équipe. On y discutait de sujets bien éloignés du quotidien musical.»
Le directeur espère que le Kofmehl continuera à écrire de telles histoires à succès pendant encore de nombreuses années: «Je ne veux pas faire ça jusqu’à 70 ans. Je ne suis généralement plus le dernier à partir des concerts. Les personnes capables de prendre ma succession ne manquent pas».
Texte traduit de l’allemand à l’aide d’un outil de traduction automatique/sj

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